samedi 27 novembre 2010

Disque : Le psychédélisme avec Dead Meadow et The Black Angels

Depuis quelques semaines je suis entré dans un nouveau cycle d’écoute musicale. Je suis principalement obsédé par la musique psychédélique. Résultat : je me réveille avec de la musique psyché dans la tête, je fredonne de la musique psyché sous la douche, je travaille avec de la musique psyché dans les oreilles et la dernière chose que je fais avant d’aller me coucher est d’écouter de la musique psyché. Cette nouvelle horloge musicale je la dois en partie à Tame Impala (ma chronique de leur premier album sur Indiepoprock). Je réalise que je trouve mon compte dans ce style : des mélodies longues, planantes et un magma d’instruments. C’est l’image que j’ai du psychédélisme, une sorte de volcan matérialisé par des instruments en fusion : une guitare dopée au fuzz, à la wah wah et à la reverb, une basse lourde et vrombissante, une batterie explosive telle la lave en éruption.

Voici un petit passage en revue des artistes et des disques que j’écoute beaucoup en ce moment :

Il y a Dead Meadow, l'excellent trio américain, héritier du Black Sabbath. Je les ai découvert par l’intermédiaire de Mars Red Sky, le groupe psyché/stoner de Bordeaux, qu’il présente comme leur principal influence. Je me suis donc mis à écouter trois albums de leur discographie.J’ai commencé par Feathers, cinquième album du groupe, qui me semble l’album type du psychédélisme des années 2000 avec une forte tendance à dériver vers le stoner. Les mélodies y sont lourdes comme sur le titre "Eyeless Gaze All Eye - Don't Tell the Riverman" sur laquelle le rythme est extrêmement lent et la voix de Jason Simon s’étire de la même manière que les accords de sa guitare. On est au cœur même du volcan qui dort encore, la lave bouillonne et cela peut jaillir à tout moment. A partir du milieu de la chanson on ressent une forte influence du Floyd avec ces longues notes jouées à la wah wah. En revanche, "Stacy’s song" m’évoque plus la dream pop avec ses deux voix en chœur, douces et sa guitare acoustique. L’album se conclut par l’énorme buzz "Silver Door" et son riff de guitare qui tourne en boucle, une véritable séance d’hypnose.

Extrait : Heaven






L’album Old Growth, le sixième, est le disque que je préfère des trois que j’ai sélectionné dans la discographie de Dead Meadow. C’est le plus varié. On y entend des mélodies blues ("What Needs Must Be", "The Great Deceiver"), des ambiances indiennes (Seven Seers) mais toujours avec la même puissance instrumentale. Le groupe semble avoir évolué vers de nouvelles influences comme Led Zeppelin. L’album contient aussi de très belles parties lyriques mises en valeur par la guitare acoustique qui apparaît à deux reprises ("I'm Gone", "Keep on Walking").

Extrait : Till Kingdom Come






Enfin Three Kings est la dernière production du trio. Sur la pochette les trois membres apparaissent installés sur leurs trônes de seigneur du psychédélisme. Et je peux vous dire que les amplis de la célèbre marque anglaise Orange, ne sont pas là pour la décoration. Ce disque est tout simplement l’éruption finale de l’œuvre du trio. C' est en fait le dernier concert de la dernière tournée des Dead Meadow. Il contient donc les prestations live du groupe mais aussi cinq titres studio dont le superbe "The Narrows". C’est en concert que le groupe et sa musique prennent toute leur ampleur. J’appréhendais son écoute car je craignais la longueur des mélodies, une trop forte part à l’improvisation et un mauvais rendu du son de Dead Meadow. Et bien ce n’est pas le cas, pas du tout de longueur, les morceaux sont parfaitement contrôlés laissant la part belle aux solos de Jason Simon qui sont ponctués par le matraquage de futs de Marc Laughlin. Au final l'ambiance est encore plus bouillante qu'en studio.

Extrait : Push'em To The Crux







L’autre groupe qui revient dans mes écoutes s’appelle The Black Angels. Lorsque j’ai lu ce nom pour la première fois, j’ai bien cru que j’aurais affaire à une bande de bikers jouant une sorte de rock sudiste. Je préfère prévenir tout de suite que je n’ai rien contre ce style de musique mais c’est la première image qui me venait à l’esprit. The Black Angels est donc un groupe de rock psychédélique originaire du Texas.Leur album que j’écoute, s’intitule Phosphene Dream et date de cette année. C’est une autre forme de psychédélisme que joue ce groupe. Leur son est beaucoup plus orienté sixties. Cela est du à l’utilisation de l’effet tremolo sur la guitare et aussi à la présence d’un orgue hammond. Soyons clair il vient tout de suite à l’esprit l’influence des Doors notamment sur les morceaux "River of Blood" et "Telephone". Même les intonations de voix d’Alex Maas évoquent Jim Morrisson. Leur album commence avec un titre intitulé "Bad Vibration", un pied de nez aux Beach Boys, ou comment donner le ton du disque, du sale son, des mélodies pop sixties dénaturés. Le psychédélisme selon The Black Angels c’est aussi des titres courts pour un album qui ne dépasse par les trente minutes. L’avant dernier titre, "True Believers" est une véritable messe noire comme savait si bien le faire leurs idoles du Velvet.

Extrait : River Of Blood






Voici donc un premier aperçu du psychédélisme de nos jours. Je trouve que ces deux groupes profitent parfaitement des opportunités sonores actuelles pour magnifier ce style. J'aurais probablement l'occasion de vous présenter d'autres artistes et d'autres disques dans les semaines à venir car je ne suis pas encore sorti de son envoutement.

1 commentaire:

  1. Et sinon le matin, tu t'habilles devant ta psyché ?

    Ta description de Dead Meadow me donne furieusement envie d'aller écouter ça. Led Zep, Black Sab... alléchant, non ?

    Vive le tremolo et la wha-wha !

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