La scène, c’est une cour d’écol
e qui a sûrement vu naître bon nombre de baby rockeurs ou du moins des amourettes sur fond de slow dont seul les crooners comme Chris Isaak en ont le secret. C’est à 21h que le set commence, avec une demie heure d’avance : la première partie a finalement écourté son passage. Cela tombe bien, le public est là pour voir les Fish & Chief et il trépigne d’impatience.


En introduction nous avons droit à ce qui est devenu un hymne au sein du groupe, « Shiny Happy People » de REM. Une chanson qui reflète parfaitement l’état d’esprit d’un groupe qui s’est rassemblé autour d’un même objectif : prendre du plaisir à travers un vecteur commun qui est la musique. Dès les premières notes jouées, les fans se rassemblent au premie
r rang pour mieux apprécier les voix de Marie et Clem qui s’accordent parfaitement pour reprendre ce refrain connu de tout le monde. Marie c’est une Deborah Harry version brune, une voix chaude et sensuelle. Clem nous fait plus penser à Albert Hammond Jr., comme ce dernier le rock coule dans ses veines. Le show a bien commencé et la setlist peut ainsi s’enchaîner alternant répertoire pop classique (« Bitter Sweet Symphony » de The Verve), fulgurance de rock indé (« Brother » de The Organ), hymne de stade (« Seven Nation Army » de The White Stripes) et une chanson française (« Ces idées là » de Louis Bertignac) qui ont la faculté de faire monter la température devenue aussi chaude que l’huile qui sert à frire les churros sur le stand d’à coté. Cette bouffée de chaleur est aussi due à une section rythmique complice et auteur d’une prestation remarquable : Mumu à la battterie, sorte de Larry Mullen Jr. qui aurait vu sa traditionnelle coupe à la brosse retomber comme un vieux soufflé et Ludo à la basse, la mariage parfait entre le burné Nick Oliveri et le très chic Carlos Dengler. Au final deux moments forts ressortent parmi les titres choisis : la très belle reprise de « VCR » de The XX parfaitement interprétée vocalement et aussi musicalement grâce à l’alchimiste du clavier (le Nick Rhodes catalan), et un gros « Seven Nation Army » revisité à la sauce electro sur lequel le public a pu user des pow pow pow !

