Je continue mon voyage à travers le monde du synthétique. Washed Out est la nouvelle sensation sur laquelle on a collé l'étiquette de la chillwave de la même manière que pour Toro Y Moi dont vous avez pu lire la chronique ici alors que c'est ni plus ni moins de l'electro pop. Mais dans la musique d'Ernest Greene, l'américain qui se cache derrière Washed Out, l'electro a pris le dessus sur la pop, les claviers et les boîtes à rythmes dominent les instruments sans jamais être agressifs bien au contraire toujours de manière subtile et funky.
Ses compositions sont de véritables matelas sonores sur lesquels on se jette les yeux fermés, des coussins musicaux où l'on pose nos deux oreilles de manière sereine, une enveloppe mélodique dans laquelle on s'engouffre comme dans un drap en satin. Ce disque est idéal pour des câlins sonores à l'instar du très moelleux morceau intitulé "Soft". Vous finirez par fermer les yeux ("Eyes Be Closed") et rêver des étoiles plein la tête. Le genre de disque idéal pour ces derniers jours pluvieux.
Voici une parenthèse, un petit crochet par la case oldies (je me dis de plus en plus que ce serait une rubrique à créer dans le futur) grâce au défi lancé par mes copines de Procrasti-nades, un blog très poétique que je vous recommande fortement. En effet ce mois-ci leur défi photos a pour thème la couleur rouge et l’une d’entre elle pensait que j’allais chroniquer un disque rouge. Mon sang n’a fait qu’un tour et je n’ai pas eu besoin de réfléchir longtemps à cette provocation car je savais déjà de quel disque j’allais parler : Neon Golden de The Notwist. On ne peut pas faire plus rouge coté pochette mais musicalement ça donne quoi ?
J’ai découvert le groupe à la fin des années 90 (mon Dieu ça nous ramène loin surtout lorsque l'on sait que mon anniversaire approche à grands pas !) alors qu’il faisait encore de la musique punk et je ne peux pas dire que j’adhérais à leurs créations. Mais ces allemands d’origine ont effectué un virage à 180° pour se lancer dans la musique électronique. D’abord de manière un peu expérimentale avec l’album Shrink qui est un mélange d’electro et de free jazz et puis de manière plus franche et surtout mélodique avec Neon Golden. Ce disque qui date de 2002 est l’équilibre parfait entre les sons acoustiques, électriques et électroniques. Comme la pâtisserie (et je sais de quoi je parle), chaque ingrédient est délicatement dosé. Je trouve qu’ils ont su marier tous ces sons de plus belle manière que Radiohead qui, un an plus tôt, se lançait dans la même expérience avec Kid A. C’est à la fois sensible ("Off the Rails"), dansant ("Pilot") et toujours doux à écouter. C’est à mon avis, le plus bel album d’electro pop à ce jour.
Alors quoi de rouge dans leur musique me demanderez-vous ? Et bien disons la saveur sucrée de ce disque qui est semblable à une fraise ou mieux une framboise pour la texture qui explose en bouche !
Un petit extrait mais si vous en voulez un autre et bien rejoignez The Muffin Man sur Facebook.
Extrait : One Step Inside Doesn't Mean You Understand
Air est un duo versaillais (cocorico !) notamment connu pour la bande originale du film Virgin Suicides, objet d’une nouvelle chronique sur le blog de l’accro au dvd et aussi d’une nouvelle collaboration (ça faisait longtemps !).
Air, c’est un peu particulier, c’est notre péché mignon à ma femme et moi-même. Je suis donc beaucoup attaché à leur musique même si depuis plusieurs albums nous ne les retrouvons pas. Jean-Benoît Dunkel et Nicolas Godin sont les chefs de file de l’electro pop à la française, la fameuse french touch qui rencontre un énorme succès aux Etats-Unis et au Japon. Leur musique est essentiellement électronique mais pas seulement car on peut aussi y entendre de la basse qui a une place très importante et bien d’autres instruments. Les rythmes oscillent entre l’ambiant, l’easy listening et la soul. C’est avec Moon Safari que nous avons découvert les versaillais et c’est avec 10,000 Hz Legend que l’on est définitivement tombés amoureux. Cet album est probablement leur plus belle réussite sur laquelle ont notamment collaboré Beck ou Jason Falkner.
La bande originale de Virgin Suicides est située entre les deux albums cités précédemment. C’est probablement ce disque qui propulse sur le devant de la scène le duo, fort du succès de ce film. Sofia Coppola, admirative, a fait appel à eux qui se sont proposés de créer du début jusqu’à la fin la musique. Artistiquement, les compositions correspondent parfaitement à l’ambiance du scénario. Comme toutes les réalisations de l’américaine, ce film est un tableau. Les images des cinq jolies soeurs se superposent au fil du temps. Il fallait donc des mélodies surtout instrumentales, lentes et respectant la période durant laquelle se déroule l’histoire à savoir les années 70. Les deux français ont ainsi réalisé la bande son parfaite avec une ambiance psychédélique qui nous fait flotter et nous laisse admiratif de toutes les belles images qui composent ce film. D’ailleurs ils apparaîtront dans deux autres musiques de films de Sofia : Lost in Translation et Marie-Antoinette.
Extrait : Playground Love
Discographie :
Premiers Symptômes (1996) Moon Safari (1998) The Virgin Suicides (2000) 10,000 Hz Legend (2001) Talkie Walkie (2004) Pocket Symphony (2007) Love 2 (2009)
Merci à l'accro au dvd pour cette nouvelle publication et à très bientôt !
Pour reprendre une célèbre citation : « Il ne faut pas se fier aux apparences ». Si j’avais dû m’en tenir à l’idée que la pochette du disque de Toro Y Moi me mettait mal à l’aise, je serais passé à coté d’une belle découverte. Même si je suis persuadé que l’esthétique d’une pochette est un argument supplémentaire, ce ne doit pas être celui qui fait pencher la balance. Le principal se trouve à l’intérieur.
Dans un premier temps j’ai été surpris par sa fraîcheur et marqué par la ressemblance avec le duo Air dès le titre introductif « Intro Chi Chi » puis tout au long de l’album : nappe de claviers, batterie synthétique et basse imposante (l’instrumentale "Divina" aurait très bien pu faire partie de la bande originale de Virgin Suicides). Cela m’a permis de conclure qu’Underneath The Pine est peut-être l’album d’electro pop que le duo français ne sait plus faire. Car depuis Talkie Walkie, voire 10000 Hz Legend (pour être plus extrémiste), c’est le désert pour les versaillais.
Mais ce serait réducteur de dire que Toro Y Moi fait du Air. Malgré son jeune âge, Chazwick Bundick est un artiste confirmé qui en est à son deuxième album et revendique déjà un style : le chillwave. Ce n’est pour moi qu’une énième branche de l’arbre généalogique du rock pour définir une association : electro pop, disco, soul, easy listening. Car ce sont finalement ces quatre composants qui définissent le mieux la musique de Toro Y Moi, placée sous le signe du kitsch à la french (Roudoudou, Bertrand Burgalat, Katerine dans un passé plus glorieux). Des mélodies qui sont principalement constituées de nappes et hallucinations sonores comme cet effet à écouter au casque sur la chanson "Good Hold".
Samedi dernier j'ai reçu au courrier le nouvel EP des frenchies de Tahiti 80. Pour l'occasion ils avaient édité un package spécial qu'il fallait pré-commander, ce que j'ai fait. Le colis contenait : le cd en édition numérotée et dédicacé et des goodies. Une jolie formule pour un petit montant.
Passons au contenu maintenant. De ce coté là c'est moins bien réussi. On retrouve toujours cette pop dopée à la soul qui fait la marque de fabrique des rouennais, une musique fraîche dans laquelle on croque comme dans un fruit d'été. Mais dans cette nouvelle production il semble y avoir un ver dans le fruit. C'est nettement moins sucré et pétillant que ce qu'ils ont fait jusqu'à présent. Il n'y a pas grand chose à retenir de ces six titres hormis peut-être le single "Solitary Bizness" dans sa version folk. En revanche on oubliera très vite le titre "A Night In The City", certainement pas le meilleur moment de leur carrière avec cette voix d'un autre temps à faire sourire le Captain Beefheart !
On sait que les garçons de Tahiti 80 sont adeptes des version EP (neuf à leur actif depuis le début de leur carrière en 1999) mais il serait temps qu'ils sortent "le" disque contenant "les" chansons qui les feront décoller au delà du Japon comme ils le méritent.Peut-être celui prévu pour février prochain !
Depuis que j’écris sur ce blog j’ai crié une fois au génie et c’était pour parler de Frank Zappa. Et bien cette fois-ci je ne vais pas crier, je vais hurler : SUFJAN STEVENS EST UN GENIE ! « Et pourquoi ? » me direz-vous et je vous répondrai « parce que c’est comme ça ! ». Non plus sérieusement voici mes éléments de réponse : cet artiste est prolifique, doué, talentueux, il sait se renouveler, ses mélodies sont superbes, sensibles, ses textes sont beaux et touchants, je continue ou c’est bon ? Il me semble qu’il y a déjà pas mal de raisons d’écouter la musique de cet originaire du Michigan. Je vais être honnête avec vous, je n’ai pas tout écouté mais le peu que j’ai écouté m’a convaincu. En effet, je suis entré dans l’univers de Sufjan au moment où il entamait son projet un album – un état américain. J’ai découvert le plus poète des songwriter du 21ème siècle et j’ai été touché.
The Age Of Adz est son dixième album. Ce n’est donc plus un jeune premier et pourtant il me surprend comme la première production d’un jeune groupe fougueux. Ça commence doucement avec une mélodie tendre comme un bonbon avec riff de guitare accrocheur et piano léger « Futile Devices » et puis ça s’enchaîne sur ses expériences electro, qui n’ont rien d’expériences d’ailleurs tellement c’est précis et subtile. Je suis conquis comme à l’époque où Radiohead a basculé dans les sonorités synthétiques. Le titre « I Walked », sorte de soul electro pop, est terriblement entêtant. J’emploie cette formule barbare pour définir la musique de Sufjan car elle est difficile à décrire. J’ai l’impression qu’il se place en marge, il est un style, un genre à part entière. Et parlons de « Vesuvius », oui parlons en de ce titre qui tourne en boucle depuis des jours sur mon lecteur. Tous les sons de cette chanson sont minutieusement placés pour vous faire fondre comme neige au soleil. Tout est beau et puis c’est tout. Sufjan a le don de magnifier de simples accords de piano, orchestrer les instruments à vent pour que l’on ait l’impression d’entendre les oiseaux chanter et enfin assembler les mots pour qu’ils vous racontent une histoire émouvante. C’est aussi le seul artiste actuel à pouvoir proposer un titre de 25 min « Impossible Soul » qui s’écoute du début jusqu’à la fin.
Si j’aime la musique de Sufjan Stevens ? Je préfère m’abstenir de répondre.
Je suis en vacances dans deux jours et il pleut. Ce qui est annoncé pour les jours à venir n’est guère plus réjouissant. Et dire que j’annonçais le printemps et l’arrivée du beau temps il y a une semaine !
Coincé au bureau, il fallait bien un rayon de soleil musical dans cette journée morose. La lumière est venue d’un trio dénommé Miike Snow et de leur album du même nom. J’ai l’impression de revenir en arrière avec cette musique, à une douce époque où j’écoutais de l’électro pop avec en haut de la pile Tarwater ou Styrofoam. Cela fait quelques années que je n’ai pas écouté ce style musical qui a été depuis remplacé par le rock revival. C’est donc avec plaisir que j’ai passé une partie de ma journée à écouter et réécouter le disque de Miike Snow composé de mélodies riches en sonorités électro, d'arrangements très fins et de compositions qui pourraient brûler les planchers des dance floor. C’est une véritable machine à tubes de soul électronique que cet américain et ces deux suédois ont fabriquée. Ce qui me mène à la réflexion suivante : les nordiques sont vraiment des références dans les ambiances électroniques (à écouter aussi : Royksopp).
Je vous propose un extrait qui se nomme "Sans Soleil" et résume très bien la météo du jour. Je le dédie à Chief qui est en pleine création synthétique.